La pagode
Je fais de la céramique pour le plaisir depuis une vingtaine d'années. J'ai donc produit de nombreuses oeuvres d'art toutes plus belles les unes que les autres (rions un peu!) Je posterai mes photos sans aucun souci de chronologie, mais toujours avec une petite note technique, pour le souvenir. La première : un raku que j'ai appelé la pagode. Le meilleur moment du raku, c'est l'ouverture du four, quand la pièce est incandescente. Là, oui, on est aux origines du monde, au coeur du volcan, on respire à peine en sortant la pièce tant elle est lourde et brûlante. Après, il faut se battre pour éviter les retours de flammes, sortir la pièce de la sciure pour qu'elle prenne de l'oxygène, un peu, pas trop,juste pour avoir les belles craquelures et l'étouffer de nouveau dans son tonneau de copeaux de bois pour contraindre les émaux à donner toutes leurs nuances cuivrées. Vulcain, je vous dis! Ensuite, elle sort de la sciure, vaguement refroidie, mais pas tant que ça, puisque vous sentez la brûlure à travers les gants, et là, commence la découverte progressive des couleurs, vous frottez avec ardeur et mouillez la pièce qui vous crache la vapeur à la figure . Vous voulez que la couleur se fixe sur ce merveilleux turquoise, si lumineux contre le noir-de-lave de la terre enfumée, et qui finira, malgré tout par virer au vert caca d'oie, parce que c'est la terre, l'eau et le feu qui commandent.
Dimensions :25cmx25cm Terre blanche à raku chamottée, montée à la plaque et au colombin.